
On annonce dans la presse quâon nourrit nos ainĂ©s dans certaines maisons de repos du secteur privĂ© pour une somme dĂ©risoire de 3,75âŹ/personne pour une journĂ©e alimentaire complĂšte (pdj, midi, soir et boissons). Madame la ministre Christie Morreale ne comprend pas comment il est possible de nourrir des personnes pour ce prix lĂ .
Il y a 10 ans, dans des hĂŽpitaux dĂ©pendants dâune intercommunale (secteur public, donc), je disposais dâun budget de 3,80âŹ/personne maximum pour la mĂȘme journĂ©e alimentaire. Il en Ă©tait de mĂȘme pour les maisons de repos qui dĂ©pendaient de cette intercommunale. Et il ne faut pas se le cacher, on nous demandait dâĂȘtre en dessous (plutĂŽt 3,60âŹ) et ça nâa pas vraiment Ă©voluĂ© depuis.
Et donc, comment peut-on nourrir dignement une personne avec ce budget? La question est légitime et la réponse nuancée.
â Si la question devient : Peut-on avoir une nourriture de haute qualitĂ© (viandes labellisĂ©es, lĂ©gumes frais, achat locaux, âŠ) pour ce prix ? La rĂ©ponse est NON.
â Si la question devient: Peut-on fournir des plats « faits maison » et relativement bons pour ce prix-lĂ ? la rĂ©ponse est OUI.
En effet, les cuisines collectives bĂ©nĂ©ficient de pouvoir dâachat en Ă©normes quantitĂ©s/an. Cela leur permet de nĂ©gocier lâensemble
de leurs prix et de bĂ©nĂ©ficier de tarifs extrĂȘmement bas. De plus, les techniques de cuisson utilisĂ©es participent Ă Ă©viter tout perte de matiĂšre non souhaitĂ©e.
Loin de moi lâidĂ©e de dĂ©fendre ce systĂšme de politique dâachat oĂč seul le prix fait partie des nĂ©gociations, mais il faut sâavouer que chacun dâentre nous est amenĂ© Ă regarder son portefeuille pour faire ses courses au supermarchĂ©.
Il est temps de remettre lâĂ©glise au milieu de village, notre santĂ©, notre bien-ĂȘtre (ou celui de nos ainĂ©, de nos enfants, des travailleurs dans les cantines dâentreprise) passe par un agrĂ©able moment autour dâun repas. Des aliments de qualitĂ©, achetĂ©s frais, produits dans nos rĂ©gions, travaillĂ©s par des cuisiniers
qui ont Ă cĆur de partager leur savoir-faire, doivent ĂȘtre remis au centre de la table de nĂ©gociations.
Un budget raisonnable pour lâalimentation est un investissement dans la santĂ© physique et mentale de tout un chacun.
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